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JOE CLARK per jfh
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Date Posted: 11:47:24 04/01/03 Tue
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Ottawa, Ontario
Le 31 mars 2003
Le texte lu fait foi
Nul au Parti libéral ne s’inquiète du milliard de dollars dépensés en vain pour le programme d’enregistrement des armes à feu ou de l’étouffement délibéré de nos forces armées ou du coût incalculable qui résultera du refus du Premier ministre de rendre visite
à notre principal partenaire commercial.
La plupart des gouvernements se donnent comme mot d’ordre : Fais ton possible.
Pour les Libéraux, le mot d’ordre est : Fais tout ce que tu peux sans te faire prendre. Puis, va-t’en au Danemark.
Les Libéraux, le parti du cynisme, croient qu’ils pourront faire disparaître les vilaines taches avec leur nouveau détergent miracle, Paul Martin.
Il est grand temps que les Canadiens regardent Monsieur Paul Miracle de plus près.
Laissons faire tout le battage publicitaire et perçons le secret de cette mini-industrie florissante qui s’est donné pour but d’ériger en dieu Paul Martin.
Si Brian Tobin était Capitaine Canada pour les partisans du chrétianisme, alors Paul Martin est l’amiral de la flotte de ce parti fantôme.
Et pourquoi pas ? Il possède davantage de navires que la marine canadienne. Il faut bien dire aussi que cette dernière compte moins de sous-marins que le West Edmonton Mall. Et Paul Martin est le ministre des Finances qui a approuvé l’acquisition de sous-marins d’occasion pour le Canada, vous savez, ceux qui s’enfoncent dans l’eau, mais qui ne peuvent plus refaire surface. Un peu comme la campagne au leadership de Paul Miracle, lorsqu’elle a affronté sa première bourrasque.
Mais Paul Martin était au cœur de ce gouvernement pendant qu’il prenait ses pires décisions. Il était, et de loin, le ministre le plus influent.
Si Paul Martin avait voulu mettre fin aux scandales de GroupAction et de Shawinigate, il aurait pu le faire.
S’il avait voulu boucler le programme d’enregistrement des armes à feu, il était le ministre le plus influent au Conseil du Trésor, et il aurait pu le faire.
S’il avait voulu stopper les extravagances du remboursement de TPS aux sociétés, il aurait pu le faire. Au lieu d’agir, il s’est débarrassé des inspecteurs que nous avions embauchés pour déceler la fraude.
S’il avait réellement voulu investir dans les soins de santé ou l’éducation ou les forces armées, il avait, plus que quiconque, le pouvoir d’agir.
Selon la génération à laquelle vous appartenez, vous pourriez l’appeler Abbot ou Costello, Cheech ou Chong, le docteur Evil ou Monsieur Mini-Me. Mais il était indiscutablement l’une des deux têtes du monstre. Il ne peut pas se dissocier de ses réalisations.
Le lobby Martin, grassement payé, voudrait cacher tout cela. Il voudrait nous faire croire que Paul Miracle a réussi tout seul à sauver la nation de la ruine économique, autrement dit que nous lui devons le libre-échange et la TPS. Le lobby Martin, grassement payé, prétend que n’eut-ce été des pouvoirs d’alchimiste de Paul Miracle, le Canada aurait fait faillite.
Regardons un peu les résultats de cette science occulte.
Pendant les neuf années de Paul Martin à la direction du ministère des Finances :
Le dollar a connu une baisse sans précédent.
La performance du Canada en termes de croissance a chuté à des niveaux jamais vus depuis les années 30.
Les dépenses du gouvernement et les niveaux de taxation ont atteint des sommets à peu près inégalés.
Bien entendu, vous saviez déjà tout ça.
Les Libéraux ont toujours cru qu’ils étaient mieux placés que vous pour dépenser votre argent. Les Conservateurs savent qu’il n’en est rien. Nous savons, pour reprendre les paroles de Winston Churchill, qu’une nation qui essaie de stimuler la prospérité par les taxes et impôts est comme un homme debout dans un seau qui essaie de se soulever en tirant sur l’anse. C’est tout simplement impossible.
Martin et Chrétien, nos Ding et Dong nationaux, n’ont jamais accepté la logique du bon sens. En fait, ils n’ont jamais été forts sur le bon sens. Ils préfèrent s’en remettre à ce qu’ils appellent les « valeurs libérales ».
Et comme nous l’avons vu, ces valeurs s’éloignent du bon sens pour se rapprocher du porte-feuille, notre porte-feuille de contribuable à nous. Un milliard de dollars pour l’enregistrement des armes à feu. Un demi-million aux agences de publicité libérale chaque fois qu’elles photocopient un rapport. Et des millions de dollars vont grossir la caisse de campagne de Paul Miracle, qui paie une foule de stratèges qui forcent les médias canadiens à souscrire au mythe Martin.
Le numéro des journalistes fait partie de leurs numéros à composition abrégée. Les grands chroniqueurs s’improvisent rédacteurs de biographies. Ils présentent Paul Miracle comme l’homme né justement pour être Premier ministre. Comme John Turner.
Il est fait de gelée royale.
Mesdames et Messieurs, la seule gelée royale chez Paul Martin se trouve dans sa colonne vertébrale.
C’est un homme qui déteste prendre des décisions difficiles. Chaque fois que surgit une question controversée, Paul Martin prend définitivement position pour et contre à la fois.
Depuis 1993, il a réussi à tirer son épingle du jeu. Mais les beaux jours tirent à leur fin.
Tant qu’on est sous-fifre, on peut esquiver, oublier, changer d’idée et taire sa position sur les grands enjeux. Mais lorsqu’on veut devenir chef d’orchestre, il faut savoir se servir de sa baguette pour diriger. Si l’on se fie à ses déclarations passées, la baguette de Paul Miracle aurait plutôt l’air d’une girouette ou d’un Slinky.
Quand est-ce que Paul Miracle s’est levé debout et a pris la responsabilité de ses gestes ou des gestes de son ministère, de ses collègues ou de son gouvernement?
Son refrain, c’est : « Quelle fiducie sans droit de regard? » ou « C’est la faute des bureaucrates. » ou « Les médias se sont trompés. » ou - ça viendra, vous verrez - « C’est un problème que nous avons hérité des Conservateurs. »
Paul Miracle aime bien à faire valoir l’importance de la loyauté. Il prétend que la loyauté envers le chef est l’une des grandes forces du Parti libéral. J’ai appris ça sur les genoux de mon père, se plaît-il à répéter.
Pourquoi donc a-t-il passé les dix dernières années à comploter, conspirer et nuire à l’homme élu en bonne et due forme chef de son parti et Premier ministre du Canada?
Des réunions dans les hôtels d’aéroport. Des réunions de sélection de délégués arrangées. Des murmures aux bons amis condamnant le gouvernement. Son départ du Cabinet.
On parle de quelle loyauté déjà?
Paul Miracle dit qu’il a une nouvelle vision pour le Canada. Quelles merveilleuses nouvelles. Mais où était donc cette vision durant les dix dernières années?
Où était sa vision de la fierté nationale pendant que son gouvernement éviscérait nos forces armées?
Où était sa vision des règles d’éthique dans le scandale de l’Auberge Grand-Mère?
Où était sa vision de la compassion lorsque Allan Rock a refusé d’aider toute une catégorie de victimes du sang contaminé?
Si Paul Martin était un homme de vision, on en aurait vu les lueurs au cours de ces dix années, alors qu’il siégeait au cœur du Conseil des ministres et contrôlait les cordons de la bourse publique. Regardez le bilan de Paul Miracle.
Enregistrement des armes à feu? Oui.
Gagliano? Oui.
Avions à réaction Challenger superflus d’après des bureaucrates même? Oui.
Une fiducie sans droit de regard comme une passoire? Oui.
De l’argent pour les militaires? Non.
De l’argent pour les soins de santé? Le moins possible.
De l’aide pour le projet de loi de John Herron visant à alléger l’endettement des étudiants? Non.
Mais Paul et ses stratèges veut que nous oubliions tout cela, que nous leur faisions confiance les yeux fermés.
Et c’est ainsi que Paul Miracle fait le tour du Canada et prononce des discours toujours plus édifiants pour nous faire planer plus haut que l’archange Gabriel.
Il dit qu’il faut protéger l’environnement, rendre l’éducation postsecondaire plus abordable et améliorer la transparence du gouvernement.
Mais si l’on regarde ce qu’il en est en réalité, que voyons-nous?
Quelle est la position de Paul Martin sur Kyoto? Cela dépend.
A-t-il voté contre des propositions visant à offrir des crédits d’impôt basés sur le remboursement des prêts étudiants et à créer un programme fédéral de bourses aux étudiants? Oui.
A-t-il systématiquement, volontairement et pendant une longue période caché à la population canadienne qu’il avait largement accès à ses actifs? Oui, un gros oui.
Les gestes qu’a posés Monsieur Martin dans cette affaire de fiducie sans droit de regard nous révèlent qui est l’homme derrière la façade.
Lorsqu’on lui a demandé s’il avait déjà eu accès à sa fiducie sans droit de regard, il a répondu : « J’ai les mains propres. »
« Oui, de bien belles mains, avons-nous répondu, mais avez-vous déjà eu accès à votre fiducie sans droit de regard? Répondez simplement à la question. »
« Ah, je vois, a-t-il répondu, des Conservateurs en mal de scandales. Je vous l’ai dit, j’ai les mains propres. »
« Elles sont peut-être propres, avons-nous répliqué, mais elles sont remarquablement poussiéreuses. Seriez-vous par hasard allé dépoussiérer un tout petit peu votre fiducie sans droit de regard, remisée depuis quelques années? »
« Jamais de la vie, a-t-il répondu. En fait, peut-être une seule fois. »
« Peut-être une seule fois? »
« Mettons deux fois. »
« Deux fois? »
« Disons plutôt une douzaine de fois, peut-être. »
Et nous pourrions continuer comme ça. Le multimillionnaire, qui veut devenir Premier ministre, et qui croit qu’il pouvait très bien diriger le ministère des Finances tout en recevant des briefings sur sa compagnie maritime multinationale aux multiples tentacules ne peut compter bien longtemps sur la confusion découlant de la guerre. Il aura besoin de quelques miracles.
Or, nous voyons une tendance. Deux tendances, en fait, qui sont aussi inquiétantes l’une que l’autre.
La première, c’est que Paul Miracle déteste les positions claires. Chaque fois qu’il pense qu’il pourra marquer des points dans un dossier, il se dit en faveur de ce dernier. Mais lorsqu’on lui demande des détails, c’est la confusion.
L’an dernier, par exemple, il a prononcé un discours devant la Fédération canadienne des municipalités. Il a dit qu’il était conscient des problèmes que les municipalités devaient affronter et qu’il était probablement la cause de ces problèmes. Mais il a ajouté qu’il avait une solution et leur a dit ce qu’il fallait faire. Je cite ici Paul Martin : « J’ai dit qu’il fallait rester ouvert à toutes les solutions. »
Voilà une position ferme.
Un article paru dans Canadian Business plus tôt cette année allait droit au but : « Plus Martin prononce de discours, plus ses positions deviennent confuses. »
La deuxième tendance qui apparaît est que Paul Martin est comme un soufflé. Il s’écrase à la moindre petite pression.
Après s’être terré pendant des semaines, Paul Martin a dit publiquement : « Canada Steamship Lines m’appartient et je vais garder cette compagnie. » Puis, il est disparu. Il s’est manifesté brièvement de nouveau pour dire : « J’aime les navires. » Puis il a dit : « J’aime les navires, mais je vais les vendre. »
Dans tous les cas, Paul Martin a changé d’idée face à la critique. Il n’a pas su être fidèle à ses principes. Il a voulu plaire à tout le monde.
Pensez-y un instant. Cet homme a passé neuf ans au Conseil des ministres. Et lorsqu’ils songent à Paul Martin, le seul dossier auquel les gens sont capables de l’associer est celui du déficit.
Pour utiliser une analogie tirée du hockey, Paul Martin est comme un joueur de centre cabotin. Il n’aime pas à patiner dans les coins. Il préfère se tenir dans l’enclave pour marquer les buts faciles et patiner en rond sur la glace avec les bras dans les airs.
Jean Chrétien le sait. Je soupçonne que certains de ses anciens collègues au Cabinet le savent eux aussi. Et je crois que c’est l’une des grandes raisons pourquoi Jean Chrétien est si opposé à l’accession de Paul Martin au poste de Premier ministre.
Peu importe ce que vous pensez de Jean Chrétien, c’est un homme politique rusé et bien informé. Pour le meilleur et pour le pire, s’il avait été propriétaire de Canada Steamship Lines, vous n’auriez pas vu Jean Chrétien succomber aux pressions après seulement 29 jours.
La campagne au leadership libéral se poursuivra pendant encore huit mois. Nous venons juste de commencer à nous intéresser à la fiducie sans droit de regard. Paul Miracle risque de passer un mauvais quart d’heure.
C’est pourquoi il importe plus que jamais de continuer à faire valoir les points forts du Parti progressiste-conservateur, qui sont à la fois innés et nationaux.
Nous avons mérité la confiance de la population du Canada.
Nous avons maintenant un vaste éventail de candidats à la direction qui considèrent le Canada dans son ensemble d’un œil neuf, des candidats d’expérience, innovateurs.
Nous élirons un chef dans deux mois d’aujourd’hui. Mais nous aurons également une équipe de personnes compétentes pour travailler avec ce nouveau chef. Une nouvelle équipe plus vaste que les candidats de haut calibre au leadership du Parti.
Certains candidats vous adresseront la parole ce soir. Je tenais, moi, à vous parler du mythe qui règne de l’autre côté, un mythe que nous devons continuer de détruire.
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