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Subject: Le PCF relève la tête


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LEMONDE.FR | 21.03.04 | 23h45
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Date Posted: 23:25:55 03/21/04 Sun

LEMONDE.FR | 21.03.04 | 23h45

Le PCF relève la tête

Après la déroute que les communistes ont connue lors de l'élection présidentielle de 2002, le Parti communiste français (PCF) peut se sentir soulagé. Dans les quatorze régions où il s'est allié avec le Parti socialiste (PS), il partage en partie le succès de ces listes d'union. Dans les huit autres régions (Alsace, Aquitaine, Auvergne, Corse, Franche-Comté, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais et Picardie) où il se présentait seul, le PCF obtiendrait 8 % des suffrages (selon CSA). D'après les premières estimations, il serait en mesure de se maintenir au second tour dans le Pas-de-Calais avec 11,8 % des suffrages. En franchissant la barre des 5 %, il aurait la possibilité de fusionner avec une autre liste au second tour dans les régions d'Ile-de-France (entre 4,5 et 6 %), Aquitaine (entre 4 et 7,5 %), Auvergne (8,7 %). En Alsace, il ne parviendrait pas à passer ce seuil des 5 %, avec 3,9 % des voix.

Pour le PCF, l'enjeu de ces régionales était de se relever de son échec à la présidentielle de 2002, où, pour la première fois de son histoire, le candidat du PCF, recueillant 3,39 % des voix, avait été distancé par deux des trois candidats d'extrême gauche en lice (Olivier Besancenot et Arlette Laguiller). La question de sa survie en tant que force politique nationale était posée. Pour les élections régionales de 2004, le PCF avait estimé qu'il pourrait parler de succès là où il dépasserait 5 % des voix quand il se présentait seul. En Ile-de-France, sa secrétaire nationale, Marie-George Buffet, à la tête d'une liste de "gauche populaire et citoyenne", jouait gros, le non-franchissement de ce seuil signifiant l'élimination des communistes du conseil régional.

APPEL AU RASSEMBLEMENT

Dans la perspective du second tour, Mme Buffet a invité les forces de gauche à "se rassembler pour battre la droite et l'extrême droite". "L'enjeu est capital : dimanche prochain, il s'agit de porter un coup d'arrêt à une politique qui a déjà fait des ravages pour les retraites, l'école, la recherche, la culture, a-t-elle souligné. Aux cantonales, le désistement pour les candidates et candidats arrivés en tête de la gauche ne doit connaître aucune exception.
Pour les régionales, tous les efforts doivent être faits par la constitution au second tour de listes du plus large rassemblement de toutes les forces de gauche. Les communistes y participeront partout."

La secrétaire nationale du PCF a estimé que les Français avaient "durement sanctionné" le gouvernement au premier tour des élections générales, qui ont vu la gauche devancer nettement la droite au niveau national. "Au vu des premiers résultats connus, les Françaises et les Français ont durement sanctionné le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, a déclaré Marie-George Buffet au siège du PCF. Elles et ils ont très sévèrement condamné la politique que mène la droite depuis deux ans." "Les élections cantonales et régionales traduisent un mécontentement croissant des Françaises et des Français", a ajouté la dirigeante communiste, qui a relevé que l'abstention reculait "pour la première fois depuis 1998". Marie-George Buffet a déploré que le Front national "et ses idées haineuses et dangereuses" aient encore gagné du terrain. "L'indication principale reste, et je m'en félicite, la sanction que les électrices et les électeurs ont infligée à la politique de casse sociale de la droite", a-t-elle cependant insisté.




Grande désillusion de l'extrême gauche, qui ne recueillerait que 5 % des suffrages

A l'issue du premier tour des élections régionales, les trois partis d'extrême gauche recueilleraient entre 4,5 et 5 % des suffrages, selon les premières estimations (Ipsos, Sofres et CSA). C'est un revers pour ceux qui avaient obtenu le score historique de 10,44 % de votes au premier tour de la présidentielle de 2002, et alors qu'un accord avait été passé entre les deux principales formations, Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).

En Ile-de-France, où les leaders de LO et LCR, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot, se présentent, l'extrême gauche recueillerait entre 4,5 et 6 % des voix (estimations CSA) aujourd'hui, alors qu'elle avait réussi à obtenir 8,5 % des voix en 1998. Même recul dans l'un de leurs bastions, le Nord-Pas-de-Calais, où ils recueilleraient 5,3 % des voix (estimations Ipsos), contre 12,6 % en 1998. L'extrême gauche ne pourra probablement se maintenir nulle part au second tour des élections régionales. En effet, il faut désormais obtenir 10 % des suffrages exprimés au premier tour pour pouvoir se présenter au second.

Très présents aux manifestations des mois passés et renvoyant dos à dos les partis de gouvernement, - reprenant le slogan bien connu "blanc bonnet et bonnet blanc" -, ils comptaient pourtant attirer le vote protestataire de gauche.

PAS DE CONSIGNES DE VOTE AU SECOND TOUR

A partir de 5 % des suffrages, les listes peuvent fusionner avec des listes ayant obtenu plus de 10 %, mais aussi bien à LO qu'à la LCR, cette possibilité a été rejetée d'avance, les deux formations trotskistes récusant toute idée de fusion avec des listes de la gauche. De même, LO et LCR ne devraient pas donner de consigne de vote pour le second tour, "sauf dans le cas où le Front national pourrait gagner la région". Alors que la gauche communiste et socialiste a fait, plus ou moins ouvertement, de multiples appels du pied à la LCR - mais pas à LO, considérée comme trop sectaire - pour tenter de l'intégrer dans ses listes, les deux partis d'extrême gauche ont refusé tout accord avec une gauche à laquelle ils reprochent de s'être "discréditée" au pouvoir.

Arlette Laguiller mène la liste en Ile-de-France et se présente en tête de section départementale en Seine-Saint-Denis devant Alain Krivine (LCR), tandis que Olivier Besancenot est tête de la section parisienne. Pour les autres régions, les têtes de liste se partagent à part égale et à parité hommes/femmes, entre les deux formations.

Alors qu'aucun accord n'avait été trouvé pour l'élection présidentielle, chacune des trois formations trotskistes présentant son candidat, LO et la LCR, surmontant leurs oppositions internes, avaient fini par signer un accord électoral leur permettant de présenter partout des listes communes tant pour les élections régionales de mars que pour les européennes de juin. Un tel accord avait été déjà conclu entre LO et la LCR pour les européennes de 1999 : 5 eurodéputés d'extrême gauche avaient alors été élus au Parlement européen, dont les ex-candidats à la présidentielle et porte-parole emblématiques des deux formations, Arlette Laguiller et Alain Krivine. C'était la première fois que les deux formations d'extrême gauche partaient ensemble à des élections à l'échelon régional.

Aux régionales de 1998, où ils étaient allés séparément à la bataille, et avec 4,4 % des voix, LO avait obtenu le plus d'élus avec 20 conseillers régionaux, contre 4 pour la LCR.

Fidèle à sa position de refus de toute tractation électorale, le Parti des travailleurs (PT) n'avait, pour sa part, signé aucun accord. Il a même appelé à ne pas participer à l'élection régionale, car elle représente "le démantèlement de tout ce qui est commun à la démocratie". Le programme LO-LCR reprend les thèmes de prédilection des deux formations : l'interdiction des licenciements, la transparence des comptabilités de toutes les entreprises et un autre partage des richesses.




Le printemps de la gauche

Les socialistes ne s'attendaient pas à une telle revanche.

Dimanche, ils ont exorcisé leur défaite du 21 avril 2002 et abordent le second tour dans les meilleures conditions tactiques. La droite est affaiblie. L'extrême droite se maintient à un niveau tel qu'elle est un atout objectif pour la gauche dans les nombreuses régions où il y aura des triangulaires. L'extrême gauche a perdu son pari d'en remontrer à la gauche parlementaire, et l'ex-gauche plurielle (communistes et Verts) est de nouveau en selle. Ce printemps 2004 est un bon millésime pour François Hollande. Deux ans après le retrait de Lionel Jospin, le voilà - enfin - en mesure de tenir tête à Laurent Fabius et à Dominique Strauss-Kahn.

Ce printemps de la gauche est une bérézina pour le camp chiraquien. Non seulement la droite risque de perdre de nombreuses régions, mais l'extrême droite ne recule pas, malgré le score médiocre de Marine Le Pen en Ile-de-France. C'est là le principal échec de Jacques Chirac, réélu en 2002 face à Jean-Marie Le Pen avec les voix de la gauche. Après le séisme du 21 avril, la droite républicaine avait fait un serment : réussir là où la gauche plurielle avait échoué, c'est-à-dire réduire l'influence de l'extrême droite. Au soir de sa réélection, Jacques Chirac avait eu ce mot : "Ce choix m'oblige." Le bon score, au premier tour de ces régionales, du Front national montre que le chef de l'Etat et son gouvernement ont trahi la confiance de ceux qui, le 5 mai 2002, avaient mis un bulletin dans l'urne en se disant : "Tout sauf Le Pen !"

Pour rassurer la France profonde, celle qui se sent exclue de la mondialisation et craint pour sa sécurité quotidienne, Jacques Chirac avait deux atouts : Jean-Pierre Raffarin, l'anti-énarque homme des terroirs, et Nicolas Sarkozy, promu "premier flic de France" avec pour mission de faire la guerre à la délinquance. Si Nicolas Sarkozy se remettra mieux de l'échec de dimanche que Jean-Pierre Raffarin, Jacques Chirac ne peut pas faire l'impasse sur la popularité persistance de l'extrême droite, unique en Europe. Mélange de démagogie et d'électoralisme, les cadeaux du gouvernement aux buralistes et aux restaurateurs, à tous ceux que leurs exigences risquaient de jeter dans les bras du Front national - donc pas les chercheurs -, se sont avérés inutiles. Non qu'il soit facile de faire reculer l'extrême droite. Encore faut-il éviter de lui donner des arguments, comme l'ont montré les louanges chantées à Alain Juppé après sa condamnation par le tribunal de Nanterre. En réclamant l'impunité politique de l'un des siens, en mettant en cause la magistrature en termes à peine voilés, la chiraquie a montré qu'elle n'avait rien compris à l'anti-élitisme dont le Front national fait son miel.

Le nouveau paysage politique qui se dessine après le premier tour des régionales "oblige", cette fois, la gauche. D'abord à une clarification au sein du PS. Si l'extrême gauche trotskiste reste une épine au flanc de la social-démocratie, elle ne semble pas en mesure de paralyser les réflexions des socialistes sur leur avenir.

En témoigne l'échec de l'alliance contre-nature entre Lutte ouvrière et la LCR. Les bons scores des Verts et du PCF (surtout de celui-ci, dont on attendait une nouvelle contre-performance) remettent au goût du jour l'ex-gauche plurielle. Comme celle-ci a échoué, il va bien falloir la remplacer. Par quoi, sur quelles bases ? Jospinisme ou blairisme revisités ? Encore convalescent, le PS s'est bien gardé de le dire. Alors que se dessinent les perspectives d'un retour au pouvoir, qui paraissaient lointaines, cette clarification est urgente. Il reste trois ans.

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