Re: Surconsommation -- Ecoagir

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Date Posted: 12:39:03 03/13/07 Tue
Author: mathieu
Subject: Re: Surconsommation
In reply to: Sophie 's message, "Surconsommation" on 08:15:20 01/28/05 Fri

>Intervention de Sophie Bessis, de Geenpeace France.
>
>Sophie Bessis : � Ces butagaz qui chauffent l'air
>froid pour permettre aux gens riches que nous sommes,
>de pouvoir �tre � une terrasse de caf�, m�me en plein
>hiver, cela br�le de l'�nergie fossile. Un autre
>exemple me frappe beaucoup. La climatisation est
>quelque chose de g�n�ralis� et on assiste �
>l'absurdit� suivante. L'�t�, on se g�le dans les
>magasins � 16 ou 18 degr�s, et l'hiver, on chauffe �
>22 ou 23 degr�s. On refroidit en �t� plus que ce que
>l'on a besoin et on chauffe plus que de n�cessaire en
>hiver. Nous sommes dans une logique o� tous nos modes
>de vie incitent � une surconsommation permanente. Je
>prends deux exemples, mais on pourrait en trouver dans
>une s�rie de domaines. On pourrait r�sumer cette
>soci�t� dans laquelle on vit, (on pourrait m�me dire
>cette civilisation dans laquelle on vit ): c'est
>j'ach�te, donc je suis. Si je n'ach�te pas, je suis
>une non-personne. Tous les hommes politiques d'Europe
>et d'Am�rique du Nord, de quelques bords qu'ils
>soient, entonnent tous la m�me injonction aux citoyens
>: "Consommez toujours plus. Gavez vous !". On nous dit
>que la croissance et la richesse nationale, d�pend de
>votre capacit� � nous gaver.
>
>La question corollaire qui doit �tre pos�e est :
>qu'est-ce que nous faisons quand nous consommons ?
>Quelles sont les cons�quences de notre consommation
>sur notre plan�te et son devenir ? Notre consommation
>est unique par son importance. En effet, l'Europe et
>l'Am�rique du Nord repr�sentent un milliard de
>personnes sur six milliards d'habitants de la plan�te
>(soit environ 15% de la population mondiale) et
>consomment les deux tiers de la consommation
>plan�taire. Le mode de vie de cette partie du monde
>est bas� sur une croissance infinie de la
>consommation. Il n'y aurait pas de limites aux besoins
>qui sont les n�tres. Ce mode de vie, ce mode de
>civilisation, ce rapport au monde, n�cessite des
>ressources nombreuses, abondantes et bon march� (par
>d�finition, la consommation est un produit de masse et
>pas un produit de luxe).
>
>Le fait que nous ayons besoin de ressources
>nombreuses, abondantes et bon march�, fait que notre
>mode de consommation est aussi une source de la
>conflictualit� mondiale. Aujourd'hui, nous savons
>qu'il y a des guerres du p�trole et nous protestons
>contre ces guerres du p�trole. Mais pourquoi y a-t-il
>des guerres du p�trole ? Cela nous permet de maintenir
>le cours du p�trole � un prix tr�s bas, qui nous
>permet, entre autres, de chauffer la rue. Je
>caricature un petit peu, car il ne s'agit pas
>seulement de chauffer la rue, mais je crois que c'est
>une caricature qui fait sens.
>
>Le consommateur, qu'il le sache ou pas, est un acteur
>de la politique nationale et de la politique mondiale.
>Notre mode de vie, notre mode de consommation peut
>engendrer la guerre, peut acc�l�rer la d�gradation de
>notre plan�te. En revanche, si nous consommons de
>fa�on citoyenne, nous pouvons contribuer, � notre
>niveau (si modeste soit-il) de r�duire les risques de
>conflits. Mais l'�volution de nos modes de vie se
>heurte � tant d'obstacles, qu'il appara�t difficile de
>les franchir.
>
>Depuis quelques ann�es, en France et en Europe, de
>plus en plus de gens prennent conscience de la gravit�
>des enjeux environnementaux de la plan�te. La vache
>folle, les variations climatiques, l'impossibilit� de
>boire de l'eau du robinet dans des r�gions enti�res de
>France, sont autant de preuves que la d�gradation de
>l'environnement, du fait de notre surconsommation ou
>de notre malconsommation, est un probl�me de soci�t�.
>Mais il y a bien s�r les contraintes financi�res, les
>routines de la vie quotidiennes, les r�sistances
>culturelles, les modes de production qui restreignent
>les choix offerts aux citoyens qui incitent � opposer
>progr�s social et sobri�t� de la consommation. Dans
>nos soci�t�s, le mieux, se traduit en plus. Le mieux
>et le plus sont des synonymes. C'est ainsi que la
>surconsommation est synonyme de progr�s. Bien s�r,
>nous condamnons la vache folle et les OGM, mais
>adaptons-nous notre consommation � cette condamnation
>? Bien s�r, nous craignons les accidents climatiques,
>mais est-on pr�t � changer nos modes de d�placement
>dans la cit� (si toutefois c'est possible et que les
>politiques nous y incitent en changeant leurs
>priorit�s d'investissement) ? Bien s�r nous ne voulons
>pas de d�chets nucl�aires, mais est-on pr�t � diminuer
>notre consommation d'�lectricit� pour pouvoir arr�ter
>des centrales ? Bien s�r, nous condamnons le travail
>des enfants dans les pays du sud, mais la manipulation
>des marques et la volont� d'acheter moins cher, nous
>fait acheter ces produits. Alors, comment peut on
>combattre cette schizophr�nie collective ? C'est � la
>r�flexion sur ces contradictions que nous devons nous
>atteler.
>
>La question des modes de production et de consommation
>nous pose deux grands d�fis. Parce qu'elle est � la
>fois au coeur des in�galit�s mondiales et au coeur de
>la question de l'avenir de l'humanit�. Si 15% des
>habitants consomment deux tiers de l'�nergie mondiale,
>cela ne va pas dans le sens d'une plus grande �quit�
>entre les diff�rents peuples de cette plan�te. Nous
>savons aujourd'hui que si les six milliards
>d'habitants de la plan�te (et les huit milliards
>demain), consommaient comme nous, il faudrait soit
>trois ou quatre plan�tes pour satisfaire ces modes de
>consommation, soit la capacit� de la plan�te �
>absorber nos d�chets, serait termin�e en dix ans.
>
>Notre mode de consommation n'est pas g�n�ralisable �
>l'ensemble de la plan�te. A partir du moment o� ce
>mode de consommation n'est pas g�n�ralisable, il n'est
>pas un droit, il est un privil�ge.
>
>Avons-nous la volont�, en tant que citoyens et
>consommateurs, de renoncer progressivement � ce
>privil�ge, pour que l'ensemble de nos concitoyens de
>la plan�te puissent acc�der � une vie d�cente et
>digne, et que l'ensemble des g�n�rations futures ne
>trouvent pas notre plan�te saccag�e par notre
>irresponsabilit� ?

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Re: Surconsommation -- ecoagir, 16:22:06 03/30/07 Fri