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Date Posted: 14:59:32 09/10/02 Tue
Author: Jean Claude
Subject: Notre vie, notre argent

Dans le livre notre vie, notre argent, il est un passage qui traite
spécifiquement du temps que nous devons passer à nous procurer des outils
pour nous donner du temps...

La journée où nous prendrons conscience que de devoir prendre quelque 600
heures à 10.00$ de l'heure NET dans une année pour nous déplacer, 100 heures
pour laver et sécher le linge, 30 heures pour laver la vaisselle, X heures
pour nous vêtir adéquatement pour aller travailler, Y heures pour nous
nourrir au restaurant, au fast food et chez le Grand restaurateur pour
impressionner et obtenir des avantages, Z heures pour nous abriter dans un
lieu qui coûte plus que la norme (condos, maisons luxueuses, lofts et j'en
passe) alors que nous ne pouvons pas travailler plus de 2000 heures dans une
année, nous pourrons réévaluer ce qui coûte cher et ce qui est économique.

Nous pratiquons, comme vous le savez, le petit élevage, le jardinage. Nous
faisons des conserves et pratiquons beaucoup de formes d'artisanats qui nous
rendent libres pour du bénévolat et d'autres activités autrement créatrices.

J'ai dans un de mes propos antérieurs décrit 4 sortes de travail : le
tripalium : la torture, ce qui est pratiqué dans les pays du tiers-monde et
dans certains de nos ateliers où des personnes et des enfants faut-il le
rajouter, sont littéralement torturées pour produire.

Il y a le labor : le labeur, le temps que nous occidentaux consacrons à
l'emploi dit régulier, celui qui, au bout de 30, 32, 35 ou 40 heures est
échangé contre un salaire. Ce type de travail est arbitraire dans bien des
cas. Et la seule démonstration du dépanneur en fait état.

Je me permettrai de compléter un point concernant le labeur. Si nous
regardons notre civilisation occidentale, nous remarquons que les secteurs
d'activités primaires (mines, pêcheries, agriculture et foresterie) sont
occupés par de moins en moins de travailleurs, remplacés qu'ils sont par des
machines et une gestion de type industrielle. La même remarque s'applique
dans le domaine secondaire, celui de la transformation. L'électronique, la
robotisation et l'industrialisation ont réduit considérablement le nombre
d'emplois disponibles.

Dans le secteur tertiare, on dit qu'il y a croissance dans le nombre des
emplois. C'est faux ! Il y a plus d'employéEs pour occuper les postes, mais
la clientèle déservie par ces personnes tend à s'accroître. Parlez-en aux
infirmierEs et enseignantEs...

Et c'est dans le domaine quaternaire, le monde de la finance, de la
publicité et d'autres services du genre que se concentre le travail actuel.
Là où le travail est inutile. Là où arbitrairement se passent les décisions
les plus aberrantes qui concernent l'humain et l'écologie. Les armée, les
banques mondiales, fonds monétaires, OMC ALÉNA etc. sont des destructeurs de
l'humanité.

Comme troisième type de travail, il y a le bisunia (ce que certains pourront
traduire par bizounage) Pour Molina, le bizounage se traduirait par
occupation inutile qui n'a pour seul but que de se tenir en mouvement.
Tourner en rond en balayant serait du bizouange. (J'ai fait mon mémoire de
maîtrise sur les mots en -oune en québécois...) Le mot bisunia se traduit
par besogne. Tout emploi qui contribue directement à assurer la sécurité et
le bien-être d'une personne ou d'une famille et qui sont essentiels à leur
bonheur. Entre ici un autre mot que j'ai souvent décrit : satisfaction
(satis : assez et facere : faire) : en faire assez ou en avoir assez pour
son bien-être. C'est ici que tout ce qui est fait, qui sert au troc, à
l'alimentation, au logement, et à la satisfaction des besoins essentiels
définis par Maslow est fait sous forme de besogne. Dans la besogne, nous
lavons la vaisselle à la main une fois par jour (3 personnes) pour à la fois
économiser l'eau et avoir du temps à consacrer à autres choses. Et la
période de la corvée de vaisselle est réservée aux discussions
interfamiliales. Le bénévolat est une forme de besogne parce qu'il peut
déboucher sur des activités générant du potentiel de troc. Etc.

Et le quatrième type de corvée c'est la pratique de l'art ou de l'artisanat.
C'est la création. C'est l'utilisation de matériaux dans le but de passer
des messages ou de promouvoir l'esthétique... La besogne et l'art sont pour
moi très proches l'une de l'autre. Le jardinet peut être beau. Le repas du
soir peut être élaboré, et ainsi de suite.

Vous voyez, quand je parlais de temps, je voulais insister sur la valeur de
la besogne qui assure l'essentiel (de la disposition des déchets produits à
la production alimentaire, en passant par toutes les autres activités
économiques (dans le sens de ce qui est nécessaire au fonctionnement de la
maison, définition du mot économie)

C'est en pensant à toutes ces informations que j'ai parlé d'avoir une
société où le travail est moins important. ET NE ME PARLEZ PAS DE RETOUR EN
ARRIÈRE. Au contraire, les connaissances technologiques nouvelles sont des
pas de plus vers la maîtrise de notre planète Terre. Maîtrise qui devrait
servir à mieux utiliser notre environnement dans le plus grand respect de
celui-ci. Et qui nous permettraient d'utiliser les matériaux rejetés sans
même possibilité de les récupérer et qui permettraient de prélever de la mer
de l'eau potable, et qui permettraient de regénérer des sols, de diminuer la
pollution, etc. Les connaissances sont au service de l'humain et non le
contraire. La maîtrise du génôme peut dans un cadre éthique s'avérer
intéressante

Et j'en arrive au dernier : Aimer son prochain, n'est-ce pas cela que de
choisir un comportement respectueux et de promouvoir ce même genre de
comportement ailleurs dans le respect de la disparité et de la variété. Je
ne suis pas encore prêt à embrasser tout le monde. D'ailleurs je ne sais pas
si vous seriez intéressés à venir fourrager sous ma grosse barbe par des
chaleurs comme aujourd'hui ;-)))

Jean-Claude

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